Nous sommes en 1911, et depuis la fin de ses études primaires, Augustin Lesage est mineur dans une mine de charbon.
Le 1er mars, occupé à piocher au fond d’une galerie, il entend distinctement une voix qui lui dit : « Tu seras peintre ». Augustin se retourne, il est seul. Mettant ceci sur le compte d’une hallucination passagère, Augustin ne s’en soucie plus et oublie.
Pourtant la voix se manifeste à nouveau quelques mois plus tard, puis de façon de plus en plus rapprochée par la suite. Cette voix dit à Augustin qu’il doit acheter du matériel pour peindre, précise la taille des toiles, la nature des pinceaux, les couleurs… Poussé par cet irrésistible appel, Augustin réunit le matériel indiqué, et attend.
« Mets toi devant la toile, prend un pinceau, ne pense à rien »
La toile fait 9 mètres carrés, ce qui est proprement colossal. La modeste maison d’Augustin Lesage ne lui permet pas de la déplier en entier. Il va donc la peindre par petites surfaces, en partant en haut à droite de la toile. Le reste est replié. Augustin dira par la suite que sa main semblait douée d’une vie propre, et qu’elle peignait en dehors de sa volonté, sans qu’il ait la moindre idée de ce qu’il était en train de représenter.
Ses peintures sont totalement inclassables, mais certaines au moins semblent avoir un rapport avec l’Egypte. En 1938, il peint une toile qu’il nommera « La Moisson Egytienne ». En 1939, lors d’un voyage dans ce pays, il est invité à descendre dans un tombeau récemment découvert. Sur un mur au fond du tombeau, figure le dessin exact qu’Augustin a peint en France, plusieurs mois auparavant. Néanmoins, il fut accusé par ses détracteurs d’avoir copié le dessin.
Voici ce à quoi ressemblent les toiles d’Augustin Lesage :
Augustin Lesage laissa à sa mort en 1954, près de 800 toiles. Aucun spécialiste ne put jamais rattacher ses œuvres à aucun style existant, ni à une quelconque école de peinture.
Lien vers un court reportage sur Augustin Lesage